La mise en évidence d'oscillations dans les filaments ou les protubérances a été développée dès le début des années 80 (par exemple bas83 ; wie84). Pour un aperçu plus général des observations et des périodes d'oscillations détectées, on pourra se reporter aux revues de sch89, via98, sch98, ou oli99. La recherche des oscillations dans ces structures a été motivée principalement par deux problématiques importantes de la physique solaire : la transmission des ondes de pression observées à la surface du Soleil (cf Chap. 1) dans la chromosphère et la couronne, et l'évolution des ondes observées lors des phases pré-éruptives.
Trois intervalles de périodes peuvent être définis dans les
protubérances (mol97) : les courtes périodes inférieures à
6 min, les périodes intermédiaires entre 6 et 40 min, et les longues
périodes entre 40 et 90 min. Les courtes périodes ont principalement
été détectées dans les protubérances en étudiant soit la distribution
en intensité soit le déplacement Doppler des raies. Les variations
temporelles en
intensité ont révélé des oscillations dans la région de transition (O IV
et Si IV) avec des périodes comprises entre 3 et 6 min (bla99 ;
boc01). En
mesurant le décalage Doppler suivant la ligne de visée de la raie H,
wie84, bal86 ou plus récemment tho91 ont mis en
évidence des oscillations de 3-6 min. Les observations citées
précédemment se différencient principalement par la durée des
observations (e.g.,
2 h pour bal86), la position de la fente, ou
le temps entre deux enregistrements (e.g., 30 s pour tho91). Ces paramètres
sont très importants pour les observations car ils vont limiter la
détectabilité des modes d'oscillations comme nous le verrons par la suite.
Les oscillations de 3-6 min en intensité et en vitesse ont été interprétées
comme étant liées aux oscillations générées dans la photosphère ou
la chromosphère (cf Chap. 1) et transmises par le champ magnétique
supportant les protubérances (bal88). En ce qui concerne les
filaments, la détection d'oscillations est rendue plus difficile par le faible
signal émis ou absorbé par la structure. Par exemple,
mal81 (mal81, mal87) n'ont pas observé
d'oscillations entre 1-10 mHz (2-17 min) dans les
filaments quiescents et de régions actives situés près du centre
du disque solaire . Par contre, yi91 et
mol98 ont détecté des courtes périodes d'oscillations en vitesse dans la raie
proche-infrarouge de l'hélium neutre à 10830 Å. Les longues périodes
d'oscillations ont été observées en mesurant la vitesse suivant la ligne
de visée pour la raie H
entre 50 et 80 min (bas83 ;
bas84 ; wie84) et récemment pour la raie He I à 584
Å avec une période proche de 2 h 30 min (reg99). mas98
ont montré que les longues périodes (
40 min) variaient en fonction
de la latitude du filament. La détection des modes va donc être
influencée par la position du filament sur le disque en concordance avec la
polarisation des ondes.