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Ce document non daté a
été rédigé par un médecin d'un village de la Somme,
Fontaine, et vante les bienfaits de peigner les malades. J'ai ajouté la
transcription fidèle du document. |
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On a assuré qu'on ne peignait
jamais les cheveux des malades à Fontaine quelque longue que fût
la maladie.
C'est probablement la crainte de les
gêner ou de les tourmenter, qui en est cause, mais c'est une grande
erreur.
Un malade qui n'est pas peigné une
seule fois pendant un mois, où même pendant deux mois
consécutifs doit avoir la tête lourde et d'autant plus
embarrassée qu'il a été négligé plus
longtemps. D'ailleurs, ce qui est bon et avantageux en santé,
doit-être aussi favorable en maladie ; et on ne peut pas douter que
l'habitude de se peigner ou d'être peigné tous les jours, ne
contribue puissamment à entretenir la santé. On a vu les plus
violents maux de tête se dissiper après avoir employé
plusieurs heures de suite à peigner les cheveux. Pourquoi donc un moyen
aussi simple et aussi facile ne produirait-il pas de bons effets pour combattre
la fièvre typhoïde, ainsi nommée à cause de son
ardeur brulante. On peut assurer au moins que l'habitude salutaire de peigner
regulièrement les cheveux aurait pour résultat de soulager les
malades, en diminuant beaucoup la violence des maux de tête.
Mais pour que ce moyen facile puisse
être employé sans aucun inconvénients, il faut prendre de
grandes précautions pour éviter des tourments et
d'inquiéter les malades. Il faut peigner les cheveux avec tant de
douceur, de lenteur et patience, qu'a peine les malades puissent-ils s'en
apercevoir. Après avoir démélé les cheveux, il faut
les peigner avec le peigne fin, très doucement et très lentement
mais surtout très profondement, dans le but de contribuer par-là
à diminuer et à dissiper l'intensité des vapeurs qui
offusquent le cerveau.
Il n'est pas nécessaire d'obliger
les malades à changer de position pour être peignés ; on
peut les laisser la tête sur l'oreiller en tournant la tête, tantot
d'un coté tantôt de l'autre.
On doit encore avoir une autre
précaution, il serait dangereux de commencer par peigner, pendant un
long espace de temps, les malades qui ont été accoutumés
à n'être point peignés du tout : on doit commencer par
gradation et petit-à-petit, d'abord pendant un temps fort court et une
fois seulement par jour, ensuite et peu à peu, pendant plus longtemps,
et plusieurs fois par jour.
Il faudrait donc accoutumer les
maladesà être peignés trois fois dans la journée, au
matin, à midi et au soir, et une demi-heure à chaque fois : cet
espace de temps pourrait être augmenté selon les bons effets qu'on
en apercevrait dans l'état de santé des malades.
On ne doit jamais peigner les malades dans
le temps même des sueurs. |
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